Le COE propose alors la création d’un fonds à investir dans des projets de développement. Cette idée nouvelle va prendre quelques années avant de s'imposer. En 1975 naît enfin la Société Coopérative Œcuménique de Développement (SCOD), une coopérative active à l’échelle mondiale. Dès 1999 la SCOD prend une nouvelle appellation : Oikocredit. « Oiko » est dérivé du mot grec Oikos, qui signifie la maison, c'est à dire le lieu où les gens vivent ensemble ; « credit » ne se réfère pas seulement aux crédits financiers, mais aussi au verbe latin credere, « croire ». Le crédit est un acte de confiance envers des gens qui méritent que l’on croie en eux.
Dès sa création, l'Association Oikocredit International se donne comme mission d’œuvrer pour la promotion d’une justice globale. Elle encourage les particuliers, Eglises et autres institutions à partager leurs ressources par le biais d’investissements socialement responsables afin d'offrir, grâce à des crédits, un pouvoir d’action aux plus démunis. Pourtant, le concept de crédit pour le développement fut d’abord accueilli avec scepticisme. Les pauvres rembourseraient-ils leurs prêts ? Etait-il bien éthique d’exiger le remboursement des prêts, avec un intérêt même minime ?
Bientôt 40 années d’expérience ont fini de prouver que les prêts permettent à ces personnes de gagner leur vie, d’être moins dépendantes et de retrouver leur dignité. Il est encore à signaler que quelques coopératives importantes, ayant emprunté autrefois des fonds à Oikocredit International, sont devenues des membres investisseurs au sein de cette association à but non lucratif.